ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET RECHERCHE

Bien que la compétence « Enseignement Supérieur et Recherche » soit du ressort de l’Etat, les collectivités territoriales se sont mobilisées dès les années 1980 et fortement impliqués financièrement dans ce domaine en raison des retombées économiques et des enjeux de notoriété, d’attractivité et de dynamique locales qu’il engendre.
Les interventions des collectivités s’inscrivent en partie dans le cadre des Contrats de Projet Etat-Région (CPER) sous la forme d’investissements. Elles portent sur des opérations d’immobilier universitaire y compris de logement des étudiants, de soutien à la réalisation d’équipements scientifiques et de recherche, de mise en réseau des acteurs, d’accompagnement des pôles de compétitivité, des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA), des stratégies d’innovation et des actions de valorisation et de transfert de technologie (plates-formes partenariales, « jeunes pousses », sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT), des initiatives de culture scientifique, industrielle et technique, etc. cci marne4

Certaines villes se sont également montrées particulièrement actives dans le développement d’une offre de formation en appuyant la réalisation de projets d’implantation d’antennes universitaires, d’établissements autonomes ou d’IUT en dehors des grandes métropoles régionales.

Au-delà des CPER, les champs d’intervention des collectivités se sont progressivement enrichis et diversifiés puisque celles-ci ont également engagé des actions parallèles ou complémentaires à celles de l’Etat et des CROUS en faveur des aides aux étudiants (bourses de mobilité, bourses doctorales, aide au financement d’équipement informatique), de la vie étudiante (accès à la santé, aux activités et équipements culturels et sportifs, soutien financier aux bibliothèques universitaires, transport, restauration, logement) ou encore de l’accueil des chercheurs étrangers ou du financement de chaires d’excellence.

La responsabilité de l’Etat en matière d’enseignement supérieur et de recherche reste primordiale. Il est, en effet, le garant de l’excellence académique et scientifique des programmes, de la cohérence nationale de l’offre et de l’équité sur l’ensemble du territoire. Cependant, les collectivités territoriales sont désormais des acteurs incontournables aux côtés des acteurs privés. La légitimité de leur intervention est largement reconnue car les politiques de formation, de recherche et d’innovation sont des enjeux clés pour la compétitivité et le rayonnement des territoires.

Promulguée le 22 juillet 2013, la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche (ESR) vise à améliorer la réussite étudiante et l’influence de la recherche. Pour y parvenir, une place significative a été faite aux collectivités territoriales, reconnaissant le rôle structurant de leurs interventions.
Cet engagement des pouvoirs publics français s’inscrit dans le cadre de la stratégie européenne dite de Lisbonne, établie en 2000 destinée à faire de l’économie de la connaissance et de l’innovation un puissant moteur de croissance et de création d’emplois.campus_vannes

La mise en œuvre de cette stratégie nationale s’est traduite par la recherche d’une organisation optimale du paysage de l’enseignement supérieur et des organismes de recherche à travers plusieurs mesures : création des PRES en 2006 en vue de regrouper les universités jugées trop petites, plan Campus en 2008, programmes d’investissements d’avenir et initiatives d’excellence en 2010-2011, Loi « Fioraso » en 2013 qui permet désormais de développer de fortes « politiques de site » autour des universités. De nombreuses initiatives sont désormais portées par les villes et les agglomérations afin d’améliorer l’insertion urbaine des composantes universitaires d’autant plus que, comme le souligne Geneviève Firoraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche « dans le monde entier, on identifie une université à sa ville, à sa métropole.

Leur destin est lié. Une ville universitaire n’est pas une ville comme les autres : elle offre des services qui sont conçus pour une population jeune, exigeante, éphémère et en renouvellement périodique, dont une partie seulement viendra renforcer le niveau de qualification de l’économie locale. L’agglomération peut jouer un rôle décisif dans l’attractivité de son université et dans le soutien à ses projets d’aménagement (transports en commun, mobilités douces), de vie étudiante (logement, culture, santé, sport…), de projets scientifiques et éducatifs structurants, bref d’écosystèmes territoriaux. »